Fin de la Grande Guerre. Un capitaine d'infanterie, grièvement blessé au combat, se réveille dans un sanatorium où le tient enfermé un homme qui se prétend son ami. Les souvenirs lui reviennent peu à peu, mêlés à ceux d'un autre homme, un soldat qu'il a conduit au peloton d'exécution, et de visions fulgurantes d'un monde étrange, tissé par des araignées, où un marchand énigmatique lui propose un pacte.
Mais ce pacte, qui doit lui permettre de retrouver la femme qu'il aime, s'adresse-t-il au capitaine ou à Eugène, le soldat-poète? Cette présence dans la tête de l'officier, est-elle une menace? Pour le capitaine Pisse-Vinaigre, la guerre ne fait que commencer.
Modeste succès d'estime.
Je suis le capitaine Pisse-Vinaigre.
Comment suis-je devenu Pisse-Vinaigre ? Quelle est cette sinistre comédie ? Je ne sais pas qui je suis, mais je sais que je ne veux certainement pas être cet homme. Je ne lui envie rien. Ni sa comtesse de femme ni ses écuries. Ce baudet traverse la vie sans y goûter. Un soir, au mess, je lui ai versé du Château Lafitte. Il gardait en le buvant son expression construite de constipé héréditaire. L’expression exacte qu’il avait quand il…
— Maurice, ça ne va pas ?
Le souvenir surgit en moi, accompagné d’un sursaut de douleur. Ce médecin, c’est Pierre Ravel, mon ami depuis le collège. Il dirige un sanatorium en Val-de-Marne.
— C’est ton sanatorium ici ?
— Oui.
— J’ai la tuberculose ?
— Non, Maurice.
Il soupira profondément.
— Inutile que je t’explique, tu te souviendras bientôt de tout.
Si je ne suis pas tuberculeux, pourquoi suis-je ici ?
— Tu me crois fou ?
— Pas du tout.
Il ne semble pas sûr de lui, mais j’arrive presque à le croire. Il y a une minute à peine, je regardais mon reflet avec l’impression que c’était celui d’un étranger. Mes sensations étaient trop nettes pour n’être qu’une simple hallucination.
Language | Status |
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Spanish
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Translation in progress.
Translated by Josep Mª Solé Jové
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