Juin 2060
Maurice n’a jamais connu son grand-père, Hansel Égoyan.
Divorcé, infidèle, solitaire, malhonnête, les qualificatifs sarcastiques ne manquent pas dans la famille pour le décrire. Jusqu’au jour où Maurice découvre par hasard une lettre écrite quarante ans plus tôt. Elle est adressée à son père et l’informe de sa mort soudaine en prison.
Une lettre qu’il garde secrètement dans sa chambre. L’aura de mystère qui entoure son grand-père dont il ne connaît pas même le visage l’intrigue plus que jamais.
Qui était Hansel au juste ? Un simple artisan horloger ? Était-il si malhonnête, si déplaisant comme sa famille le prétendait ? Bien déterminé à se faire sa propre opinion, il s’embarque pour Ispah.
Là-bas, dans ce lointain et méconnu pays en pleine campagne électorale, Maurice va être entraîné dans la lutte contre le pouvoir établi et mettre à jour un secret jalousement gardé par le gouvernement. Aidé par ses nouveaux amis, Thibault et la belle Elvyne, il va découvrir une singulière société où le temps joue un rôle bien particulier.
Genre: FICTION / DystopianNo ranking – This is my first book, originally drafted in 1996, later published in Amazon in 2011-2012, revised in its final version in 2017.
Chaque relecture de la lettre me laissait songeur. Une aura de mystère entoura très vite la personne que fut mon grand-père Hansel dont je ne connaissais pas même le visage. Découvrir Ispah devint une véritable et secrète obsession.
Ispah ! — une petite ile méconnue en bordure du cercle polaire. Un petit pays qui s’était refermé sur lui-même depuis bientôt un demi-siècle, méconnu du grand public, oublié des médias. Les rares personnes qui s’y intéressaient se décourageaient bien vite, car les démarches administratives pour obtenir un visa s’avéraient longues, coûteuses et se soldaient la plupart du temps par un refus. À la différence que du sang Ispahien courait dans les veines. Après quatre mois d’attente, la vignette était arrivée par la poste. Je l’avais collée avec soin sur mon passeport et donné ma démission.
C’était deux semaines plus tôt.
Aujourd’hui, lundi 31 mai 2060, ces pensées me revenaient à l’esprit alors que le port d’Ispah s’étendait devant moi. Sur le quai, les grues aux allures d’insectes géants se balançaient dans les airs sous les ordres des mariniers. Elles déployaient leurs pattes démesurées, prêtes à décharger les centaines de conteneurs entassés sur le cargo. La traversée avait été interminable. Deux jours et une nuit sur l’océan, rongé entre l’impatience et le doute. Quelle folie d’entreprendre un tel voyage, de dépenser toutes mes modestes économies ! Était-ce bien raisonnable ?